ARZACQ

Église paroissiale Saint Pierre
Église paroissiale construite dans la 2ème moitié du 19ème siècle ; l'ancienne église se dressait au milieu du cimetière. En juin 1860, pose de la 1ère pierre mais en août, terrain trop meuble, nécessiter de mettre en place des pilotis et des contreforts au sanctuaire. Le sol de l'édifice est pavé en pierre de taille d'Orthez et le perron et le porche sont en pierre de Gan. En 1864, le fondeur de cloches lyonnais Morel fournit deux cloches.
Photo de l'église Saint Pierre

À l'intérieur de l'église :

  • Autel : en marbre, œuvre de Bernard Jabouin (Bordeaux) ; devant d'autel : le Christ enseignant et les Évangélistes (saint Jean, saint Luc, saint Marc, saint Mathieu) sont logés sous les arcs de l'autel.

  • Christ en croix : Christ du 16ème ; la croix et les bras du Christ sont modernes (objet classé).

  • Statue de la Vierge à l'enfant : Vierge en bois (tilleul?) limite 15ème et 16ème ; selon la tradition orale, groupe sculpté venant de l'ancienne église, don de Louis XIII, lors de son passage à Arzacq le 14 octobre 1620, venu pour adjoindre la Navarre à la France.

    La madone est assise sur fond d'azur étoilé, tenant l'enfant Jésus dans ses mains, penché sur un petit nid paré de fleurs et parmi les fleurs, un oiseau (un chardonneret) ; un ange debout à côté de la Vierge présente le nid à l'enfant Jésus ; aux deux angles supérieurs, deux anges tiennent d'une même main une couronne royale à fleurs de lys et de l'autre les coins de la tenture azurée (objet classé).

    Cette œuvre serait une reproduction d'un chef d'œuvre de Raphaël dont l'original est à Florence, au palais des Offices : la Vierge au chardonneret.

  • Décor peint : en 1895, Léonard Fortuni réalise le décor du sanctuaire ; au plafond la cité céleste avec les anges qui jouent d'un instrument; des chérubins partent des lignes de vie qui entourent l'agneau immolé ; dans la travée de gauche, les peintures reprennent le thème du temple et de la cité céleste et dans la travée de droite, sont représentés les instruments de la Passion : couronnes d'épines et clous. Lors de la dernière restauration, les autres peintures de Fortuni sur les piliers et dans le chœur ont été supprimées.

  • Vitraux : œuvre du maître verrier Émile Thibaud de Clermont-Ferrand, 1865.

VIERGE Á L'ENFANT (XVIe)

Dans les églises béarnaises, peu d'œuvres d'art du Moyen-Age ou de la Renaissance ont échappé aux destructions des guerres de religion et de la révolution.

La Vierge d'Arzacq est une de ces œuvres ; elle provient de l'ancienne église qui se dressait au milieu du cimetière. Elle serait un don royal ; le roi Louis XIII, dit le Juste, passa la nuit du 15 octobre 1620 à Arzacq (à la Tour de Peich) et entendit la messe ; aucun document n'atteste ce don.

Cette sculpture de 1,60m est taillée dans du bois de tilleul (?), bois est peint et doré. D'après G. Andral (1938) « La Vierge et l'enfant trônent sur une cathèdre, ornée de colonnettes-torses et sont accompagnés de deux anges debout sur les chapiteaux. Ces deux anges tendent, d'une main, une draperie bleue fleurdelisée d'or et posent de l'autre sur la tête de la Reine du Ciel une lourde couronne fermée. Un troisième angelot, offre à l'Enfant-Dieu, qui s'empresse d'y porter une main gourmande, une corbeille ronde chargée de fruits, de fleurs et d'un oiseau. Les deux anges ont revêtu une simple tunique aux plis mouillés, avec une chevelure bouclée, des ailes affilées d'hirondelles, l'air mutin et le sourire des pages gascons ».

La Vierge est habillée d'un long manteau blanc et doré qui découvre ses épaules et flotte dans son dos ; sous le manteau, une robe décolletée en rond moule un corps mince, « se creuse largement entre les genoux et descend jusqu'aux pieds, chaussés d'espadrilles retenues par des lanières. La Vierge, coiffée à la Junon, a une expression morne qu'accentue une bouche fermée sans un sourire » (G. Andral).

L'Enfant Jésus est un bébé nu, rondelet, aux cheveux aussi bouclés que les anges et avec un visage peu expressif.

L'ange, tenant la corbeille ronde, est un enfant d'environ 6 ans, debout, revêtu d'une tunique serrée à la taille et tombant sur ses pieds ; son visage, plus expressif que celui de l'Enfant Jésus, se tourne vers ce dernier.


Conclusion : aucune œuvre de notre région ne permet, par analogie, de dater ce groupe avec certitude. « Si les colonnes torses et les anges évoquent le temps du jeune François Ier, la coiffure, les espadrilles appartiennent à une mode qui me paraît postérieure. Aussi proposerais-je, avec quelque hésitations, comme date probable de son exécution le milieu du XVIe siècle, peu avant les dévastations protestantes » (G. Andral, 1938).

En 1938, le chanoine Lacourrège, cherche une idée pour célébrer le Jubilé Marial. En effet, le 10 février 1638, le roi Louis XIII signe une ordonnance « prenant la Très Sainte et Très Glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume ». Il retrouve alors ce groupe sculpté dans la crypte où oublié depuis plus de cent ans, il avait souffert des injures du temps ! Examiné au grand jour, une restauration se révèle indispensable ; M. Janini, de Pau, rend à la statue sa physionomie d'antan.

Ce groupe sculpté a été classé au titre d'objet, par les Monuments Historiques, le 18 décembre 1946.